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La main de ma conscience...
La main de ma conscience...
Maintes et maintes fois
Je me remis à faire des mains
J'étais un peu gauche avec elles
Maintes et maintes fois
Jusqu'au jour où un matin
Une main m'empoigna, rebelle...
Sans un mot, sans pourquoi
J'eus peur qu'elle me sauta à la gorge
Ne m'égorge
Tel un p'tit oiseau, une faible proie...
J'en lâchais la mine
Mauvaise la mienne, toute pâle...
Que me veux-tu la main
Parle à la fin
Il n'est déjà si banal
Un dessin qui s'anime... !
Mais la main me tenait la mienne à son collet
Ferme comme une menotte qui ose,
La main de ma conscience, je le sentis en mon âme...
J'eus le culot de pendre un homme
Une fois, par plaisir, sur papier !
Une main sentimentale j'avais dessiné
En somme
La mienne criminelle lui déplut, ô l'infâme
Que j'en revins au dessin à l'eau de rose
M'en tenant à cet horizon, gentillet...
jill bill
Pour l'Atelier d'Ecriture Mil et Une
Un texte avec image en imposé, mot, facultatif
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Commentaires
Etrange, je me demandais en commençant ma lecture où cela me conduirait.. Toujours Victor Hugo... le remord qui ne vous lâche pas... Très beau texte pour décrire une image qui ne vous ... lâche plus. Bonne journée, Gisèle
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Dimanche 19 Janvier 2020 à 13:29
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Ah oui il y a de quoi trembler en voyant cette main qui sort du dessin pour emprisonner celle de son auteur . J'imagine les tableaux se retourner contre leur créateur , il y a certains artistes qui passeraient de vilains quarts d'heure . Bravo Jill j'aime beaucoup ton interprétation .
Bonne fin de journée
Bises
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Samedi 18 Janvier 2020 à 22:36
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Oui tendre la main vers l'autre ...
Je me demande si cela fait encore partie
De cette vie ...
Aller vers l'autre ...
Laissons la liberté de penser
On n'emprisonne pas les bonnes pensées
Mais tant de monde en ce bas monde
Ne sait plus penser ...
Biseset bonne journée à toi et les tiens
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Samedi 18 Janvier 2020 à 10:26
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Bonjour Jill !
J’aime beaucoup et je t’applaudis des deux mains !
J'avais écrit ceci, il y a bien longtemps:
La main,
Comme enfin je soufflais - bonheur compréhensible -
Assis sur une table enduite de couleurs,
Récupérant un peu d’une classe impossible,
Je vis le tableau noir partager ma douleur !
La craie courrait sans fin, par une main guidée,
Une main je vous dis ! Toute seule ! Sans bras !
D’une pâleur extrême, assurément vidée
Du sang dont une goutte échappait vers le bas.
Le chapelet des mots - une langue inconnue -
S’égrainait sous mes yeux et très bizarrement
Je comprenais le sens des phrases contenues
Dans ce message étrange écrit si clairement.
Je m’en vais essayer de vous donner lecture
- Pas du message écrit : il n’était que pour moi ! -
De ce qui se passa, c’est vrai, je vous le jure !
Et je saurais comprendre ensuite votre émoi !
La main, d’autorité, me pris alors en charge
en pointant son index sur un ordinateur
Qui afficha de suite en écran extra large
Une image incroyable : un plan fascinateur !
Je reconnus, malgré la façade noircie,
Le profil évident du Lycée Aragon
Qui avait dû subir un très grave incendie,
une porte battait, pendant à un seul gond.
Un bruit de fond montait et je vis une bande
Déboucher en hurlant de derrière un muret,
Des propos venimeux rythmaient la sarabande :
« A mort ces cons de profs, il faut les capturer ! »
On pouvait reconnaître en tête de la horde,
Les clones de certains du fond de nos paniers
Qui nous posent problème en refusant tout ordre :
Ils étaient à coup sûr les fils de ces derniers !
Et d’un bûcher fumant, les pages calcinées
Des livres déchirés s’envolaient dans le soir,
Un vent ascensionnel, volutes déchaînées,
Entraînait vers le ciel ce vol de corbeaux noirs.
La main vint à placer, je ne vis pas de suite,
Son index tremblant à un endroit précis :
Tout en bas du brasier, une forme réduite
Agitait sous le feu cinq doigts tout rétrécis.
La main comme une folle agita ses phalanges,
Son cri désespéré me vrilla les tympans
Et je la vis pleurer, libérant un mélange
Composé pour moitié, de larmes et de sang !
Je la pris dans mes mains, ce ne fut pas facile,
De calmer sa douleur, d’éteindre ses sanglots :
La peur de formuler des propos imbéciles,
Quoi dire à une main qui hante les tableaux ?
A force de discours et de maintes caresses
- Une main, comme un homme, a besoin de chaleur ! -
Je parvins à calmer sa profonde détresse :
Je partageais alors sa terrible pâleur.
Le message était clair et l’avenir bien sombre.
Elle avait, il est sûr, renoncer à surseoir
L’annonce du futur : l’annonce des décombres.
En me serrant la main, elle me dit bonsoir.
Le tableau s’effaça, supprimant le message.
L’ordinateur se tut, son écran devint noir.
Un tourbillon me prit : j’étais sur son passage
et je fus avalé par un grand entonnoir.
Pierre Dupuis
Mais ceci est une toute autre affaire !
Bonne journée !
Pierre
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Samedi 18 Janvier 2020 à 10:24
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28Eglantine LilasSamedi 18 Janvier 2020 à 09:46impressionnante cette photo et des mots qui collent fort bien à l'imageet non eux à l'eau de rose !
j'aime beaucoup " la main de ma conscience" tu as toujours des mots ou des expressions qui font mouche !
bisous
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Samedi 18 Janvier 2020 à 09:52
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26MartineSamedi 18 Janvier 2020 à 08:47
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Tu as superbement mis en mots l'image, bravo !