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Les amoureux du dimanche...
Les amoureux du dimanche...
Alphonse aimait emmener la Martine au lac, la petite évasion dominicale sans même louer une barque. Près de ses flots, sur le rivage sa chérie et lui, le temps suspendait son vol et sous la brise parfumée, ils déjeunaient en paix, de peu cher. Parfois il se prenait à tailler un roseau en flûte pendant qu'à la coupe elle sirotait son vin de coteau, le regard bleu dans le vague.
Alphonse aimait la Martine, la Martine aimait le lac où ils coulaient quelques douces heures, entre le printemps et l'automne, lui laissant tomber des mots de Lamartine.
Ô temps, ô lac...
Les plus beaux de nos jours...
Oublieux du reste
Quand le métier d'artiste rame
Et que vogue la galère...
Alphonse, comédien, avec et sans cachet, à vivre alors au crochet.
La Martine, pharmacienne, dedans à plein temps.
Entre chien et loup ils pliaient bagages pour reprendre le cours de leur vie.
Un au revoir, un moment à se retenir, puis des silhouettes qui s'effacent, sans trace, chacune de leur côté.
Père ne voulant pas d'un Alphonse pour sa Martine, mère non plus !
A un saltimbanque, nuage au tableau, on préfère un banquier.
En attendant, ils fermaient les yeux en lui ouvrant la porte le dimanche soir...
jill bill
Photo de Marine DPour l'Herbier de Poésie
Piloté par Adamante
Sur une illustration de Marine D
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Commentaires
55lizagreceSamedi 27 Janvier 2018 à 08:17Entre Lamartine et son: ô temps suspend ton vol et Gabin chantant "quand on s'promène au bord de l'eau"... et la Martine heureuse et son Alphonse comédien qui n'a pas beaucoup de boulot... Bref, moi, je suis heureuse de lire tout cela ça car ça remue des images dans ma tête!
Bonne nuit,
Gisèle
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Samedi 27 Janvier 2018 à 02:55
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Cela me fait penser à une chanson d'autrefois, chantée par les générations d'avant "ça s'est passé un dimanche, un dimanche au bord de l'eau ..."
Si Martine est vraiment amoureuse, elle coupe le cordon, si non elle continue à dormir seule et au chaud sous le toit de papa et maman toute la semaine, la balle est dans son camp...
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 22:42
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Bonsoir Ma Grande
On ne mélange pas les torchons avec les serviettes
L'épanouissement importe peu, seul le statut compte
Le Statut Quo pour que rien ne change dans la hiérarchie de la connerie
Passe Une Excellente Soirée Ma Princesse
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 20:13
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Ah que je goûte la chute ! Bon, le reste aussi bien entendu et tu le sais.
Dis donc, il y a eu juste une petite brouillasse de rien du tout cet après-midi. Presque du beau temps, quoi !!!
Bises4 Jill
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 20:37
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45Eglantine lilasVendredi 26 Janvier 2018 à 16:13j'ai pouffé de rire ! mais tu n'as pas honte ! Lamartine doit se retourner dans son ...lac ! ah si nos anciens professeurs de français te lisaient je me demandent bien ce qu'ils diraient! mais car il y a un mais ....ceux d'aujourd'hui ...pas tous mais certains seraient tres contents de ta "revisitation" de ce poème ! bravo encore une fois à toi !
bigs bisous
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 17:05
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Coucou Tite Jill ...
Ah ce lac, il en a fait couler de l'encre !
Jolie manière de le revisiter.
Pauvre Alphonse, artiste indésirable par la belle famille ... banquier préféré, mais le cœur de sa Martine est plus sensible au romantisme de son saltimbanque qu'au compte en banque d'un tiroir caisse.
Bisous Tite Jill ... (si le banquier est toujours sur la touche, je suis preneuse ! ... j'rigooooooooooooooole !!!)
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 15:00
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36Sofya*Vendredi 26 Janvier 2018 à 12:48T'aimer sur les bords de lac, ton corps sur mon corps qui respire, pourvu que les hommes nous regardent, amoureux de l'ombre et du pire. je reviendrai fort surprendre la cime, la rivière et l'or font prendre racine....
Si demain tu regrettes , le miroir écorché, que le lac te reflète, promets moi d'oublier...
Julien Doré
Les histoires d'amour au bord du lac traversent les temps.... De la poésie contemporaine...
bisous
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 12:10
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Une superbe interprétation du Lac avec cette dissociation du moi et du surmoi de l'artiste, via le chant des noms!
Merci beaucoup Jill, belle journée pour toi et gros bisous
Cendrine
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Vendredi 26 Janvier 2018 à 12:11
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Je n'ai jamais lu Lamartine mais cela ne m'a pas empêcher d'apprécier, au combien, toute la douceur de ta belle poésie ; Les amours impossibles sont sources d'inspiration sans fin...