Le faussaire...
Le faussaire...
La suspicion fait faire de ces choses
Quand femme trop belle
Laisse planer un doute
Et qu'avec un autre membre viril
Il n'est question de la partager...
En partance pour ses affaires
Pierre, époux jaloux, portraitiste,
S'en va peindre avant
Sur le bas-ventre de Marie-Madeleine
Un grison, ordinaire, qui aux frottements s'en irait...
Un confrère de l'époux, ami du couple,
Dès que dos tourné
S'en donna précipit'amant à corps joie
Aux basses affaires
Avec l'infidèle, marquée d'un âne, au pubis...
Ce qui devait arriver, arriva,
Le grison, par leur sueur mêlée,
Disparut bel et bien, bien et bel
Mais qu'importe, le rival, artiste peintre, lui aussi,
En remit un à l'identique, le crut-il... !
A son retour au foyer
L'épouse, soulevant jupons, baissant culotte,
Montra fièrement l'endroit à l'époux
En signe de sa soit-disant droiture
Envers lui, lui, ni nigaud, ni naïf... !
Ah mais l'âne est bâté, s'indigna le cocu...
Je ne l'avais point équipé de bât
Vous m'avez trompé, Marie-Madeleine,
Je reconnais-là la patte de Jacques-Antoine
Et sa cervelle d'oiseau... !
Moralité :
« Précipitation nuit à la mémoire
Et démasque le faussaire pressé de jouir ! »
jill bill
Pierre Subleyras, portrait présumé de Jacques-Antoine de Lironcourt,1747
Pour l'Herbier de Poésie
Piloté par Adamante
Illustration en imposé